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DE L’HOMME.

science du lever, du coucher, et des voyages des princes.

Mais les Anglais ont-ils porté dans la morale et la politique toutes les lumieres qu’on devoit attendre d’un peuple aussi libre ? J’en doute. Enivrés de leur gloire, les Anglais ne soupçonnent point de défaut dans leur gouvernement actuel. Peut-être les écrivains français ont-ils eu sur cet objet des vues plus profondes et plus étendues. Il est deux causes de cet effet.

La premiere est l’état de la France. Le malheur n’est-il pas encore excessif en un pays ? n’a-t-il pas entièrement abattu les esprits ? il les éclaire, et devient dans l’homme un principe d’activité. Souffre-t-on ? l’on veut s’arracher à la douleur, et ce desir est inventif.

La seconde est peut-être le peu de liberté dont jouissent en France les écrivains. L’homme en place fait-il une injustice, une bévue ? il faut la respecter. La plainte est en ce royaume le crime le