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DE L’HOMME,

et se corrompent par les mêmes moyens qu’ils corrompent leurs sujets. Ils veulent que les plaisirs et les voluptés engourdissent en eux le sentiment d’horreur qu’exciteroit dans un esprit élevé et fier le tribunal d’inquisition de l’état. »

Ce que M. Burck dit ici des Vénitiens est également applicable aux Romains modernes, et généralement à tous les peuples ignorants et policés. Si le catholicisme, disent les réformés, énerve les ames, et ruine à la longue l’empire où il s’établit, c’est qu’il y propage l’ignorance et l’oisiveté, et que l’oisiveté est mere de tous les vices politiques et moraux.

L’amour du plaisir seroit-il donc un vice ? Non. La nature porte l’homme à sa recherche, et tout homme obéit à cette impulsion de la nature. Mais le plaisir est le délassement du