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DE L’HOMME,

c’est-à-dire ses courtisans, soient contents. Leur soif pour l’or est insatiable. S’ils sont à cet égard sans pudeur, comment leur refuser sans cesse ce qu’ils lui demandent toujours ? Voudra-t-il constamment mécontenter ses familiers, et s’exposer au chagrin communicatif de tout ce qui l’entoure ? Peu d’hommes ont ce courage. Il vuidera donc perpétuellement la bourse de ses peuples dans celle de ses courtisans ; et c’est entre ses favoris qu’il partagera presque toutes les richesses de l’état. Ce partage fait, quelles bornes mettre à leur luxe ? Plus il est grand, et plus, dans la situation où se trouve alors un empire, ce luxe est utile. Le mal n’es que dans sa cause productrice, c’est-à-dire dans le partage trop inégal des richesses nationales, et dans la puissance excessive du prince, qui, peu instruit de ses