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DE L’HOMME,

s’approprier de jour en jour plus d’autorité et de richesses ; qu’avec de grandes richesses il peut soudoyer ceux qui, sans propriétés, se vendent à quiconque veut les acheter ; et que l’acquisition de tout nouveau degré d’autorité doit lui fournir de nouveaux moyens d’en usurper une plus grande.

Lorsqu’animés de cet espoir les représentants ont, par une conduite aussi mal-honnête qu’adroite, acquis un pouvoir égal à celui de la nation entiere, de ce moment il se fait une division d’intérêts entre la partie gouvernante et la partie gouvernée. Tant que la derniere est composée de propriétaires aisés, braves, éclairés, en état d’ébranler et peut-être même de détruire l’autorité des représentants, le corps de la nation est ménagé ; il est même florissant. Mais cet