Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/5

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
DE L’HOMME,
mépris et de la haine qu’on doit aux protecteurs de l’ignorance.


CHAPITRE I.

De l’ignorance et de la mollesse des peuples.

L’ignorance n’arrache point les peuples à la mollesse ; elle les y plonge, les dégrade, et les avilit. Les nations les plus stupides ne sont pas les plus recommandables pour leur magnanimité, leur courage, et la sévérité de leurs mœurs. Les Portugais et les Romains modernes sont ignorants : ils n’en sont pas moins pusillanimes, voluptueux, et mous. Il en est ainsi de la plupart des peuples de l’orient. En général, dans tout pays où le despo-