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SECTION VI, CHAP. VII.

pour les prévenir pouvoir arrêter un citoyen sur le premier soupçon. Arrêter est déja une punition arbitraire qui, bientôt exercée sur les propriétaires eux-mêmes, substitue l’esclavage à la liberté. Quel remede à cette maladie de l’état ? Le seul que je sache seroit de multiplier le nombre des propriétaires, et de faire un nouveau partage des terres. Mais ce partage est-il possible dans l’exécution ? Voilà comme l’inégale répartition des richesses nationales, et la trop grande multiplication des hommes sans propriété, introduisant à-la-fois dans un empire des vices et des lois cruelles, y développent enfin le germe d’un despotisme qu’on doit regarder comme un nouvel effet de la même cause[1]

  1. Les malheurs occasionnées par une extrême population ont été connus des