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SECTION VI, CHAP. VI.

ser les empires en apparence formidables.

Qu’on batte trois ou quatre fois l’armée avec laquelle l’usurpateur tient la nation aux fers, point de ressource pour lui dans l’amour et la valeur de ses peuples ; lui et sa milice sont craints et haïs. Le bourgeois de Constantinople ne voit dans les janissaires que les complices du sultan, et les brigands à l’aide desquels il pille et ravage l’empire. Le vainqueur a-t-il affranchi les peuples de la crainte de l’armée ? ils favorisent ses entreprises, et ne voient en lui qu’un vengeur.

Les Romains font cent ans la guerre aux Volsques ; ils en emploient cinq cents à la conquête de l’Italie : ils paroissent en Asie, elle leur est asservie ; la puissance d’Antiochus et de Tigrane s’anéantit à leur aspect,