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DE L’HOMME,

et que les lois sont impuissantes contre le chef et son armée.

C’est ainsi qu’un premier impôt fournit souvent à l’usurpateur les moyens d’en lever de nouveaux, jusqu’à ce qu’enfin, armé d’une puissance irrésistible, il puisse, comme à Constantinople, engloutir dans sa cour et son armée toutes les richesses nationales. Alors, indigent et foible, un peuple est attaqué d’une maladie incurable. Nulle loi ne garantit aux citoyens la propriété de leur vie, de leurs biens, et de leur liberté. Faute de cette garantie, tous rentrent en état de guerre, et toute société est dissoute.

Ces citoyens vivent-ils encore dans les mêmes cités ? ce n’est plus dans une union mais dans une servitude commune. Il ne faut alors qu’une poignée d’hommes libres pour renver-