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DE L’HOMME,

de la vie. Or, toutes les superfluités dont jouit celui auquel elles sont accordées le mettent dans un état de luxe par rapport au plus grand nombre de ses concitoyens. Il est donc évident que les esprits ne pouvant être arrachés à une stagnation nuisible à la société que par l’espoir des récompenses, c’est-à-dire des superfluités, la nécessité du luxe est démontrée, et qu’en ce sens le luxe est utile.

Mais, dira-t-on, ce n’est point contre cette espece de luxe ou de superfluités, récompense des grands talents, que s’élevent les moralistes, c’est contre ce luxe destructeur qui produit l’intempérance, et sur-tout cette avidité de richesses corruptrices des mœurs d’une nation, et présage de sa ruine.

J’ai souvent prêté l’oreille aux discours des moralistes ; je me suis rap-