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DE L’HOMME,

n’obtient qu’à ce prix, le lui rend agréable.

Pour le riche oisif, il est mille moments d’ennui, pendant lesquels l’artisan et l’ouvrier goûtent les plaisirs toujours renaissants de la prévoyance.

Le travail, lorsqu’il est modéré, est en général le plus heureux emploi qu’on puisse faire du temps où l’on ne satisfait aucun besoin, où l’on ne jouit d’aucun des plaisirs des sens, sans contredit les plus vifs et les moins durables de tous.

Que de sentiments agréables ignorés de celui qu’aucun besoin ne nécessite à penser ! Mes immenses richesses m’assurent-elles tous les plaisirs que le pauvre desire, et qu’il acquiert avec tant de peines ? je me plonge dans l’oisiveté ; j’attends avec impatience, comme je l’ai déja dit,