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SECTION VIII, CHAP. II.

qu’éprouverai-je ? Tous les plaisirs de prévoyance attachés au paiement de ma menuiserie. Or, les plaisirs de cette espece n’existent point pour l’opulent, qui, sans travail, trouve dans sa caisse l’échange de tous les objets de ses desirs. Il n’a rien à faire pour se les procurer : il en est d’autant plus ennuyé. Aussi, toujours inquiet, toujours en mouvement, toujours promené dans un carrosse, c’est l’écureuil qui se désennuie en roulant sa cage. Pour être heureux, l’opulent oisif est forcé d’attendre que la nature renouvelle en lui quelque besoin. C’est donc l’ennui du désœuvrement qui remplit en lui l’intervalle qui sépare un besoin renaissant d’un besoin satisfait.

Dans l’artisan, c’est le travail qui, lui procurant les moyens de pourvoir à des besoins, à des amusements qu’il