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DE L’HOMME,

Des lois sages pourroient sans doute opérer le prodige d’une félicité universelle. Tous les citoyens ont-ils quelque propriété, tous sont-ils dans un certain état d’aisance, et peuvent-ils, par un travail de sept ou huit heures, subvenir abondamment à leurs besoins et à ceux de leur famille ? ils sont aussi heureux qu’ils peuvent l’être.

Pour le prouver, sachons en quoi consiste le bonheur du particulier. Cette connoissance préliminaire est la seule base sur laquelle on puisse édifier la félicité nationale.

Une nation est le composé de tous ses citoyens, et le bonheur public le composé de tous les bonheurs particuliers. Or, qu’est-ce qui constitue le bonheur de l’individu ?

Qu’on interroge la plupart des hommes. Pour être également heu-