Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192
DE L’HOMME.

humains, et fortunés. C’est à quatre ou cinq lois de cette espece que les Anglais doivent leur bonheur et l’assurance de leur propriété et de leur liberté. La premiere de ces lois est celle qui remet à la chambre des communes le pouvoir de fixer les subsides ; la seconde est l’acte de l’Habeas corpus ; la troisieme sont les jugements rendus par les jurés ; la quatrieme, la liberté de la presse ; la cinquieme, la maniere de lever les impôts.

(8) Ce n’est point à la religion, ce n’est point à cette loi naturelle innée et gravée, dit-on, dans toutes les ames, que les hommes doivent leurs vertus sociales. Cette loi naturelle si vantée n’est, comme les autres lois, que le produit de l’expérience, de la réflexion, et de l’esprit. Si la nature imprimoit dans les cœurs des idées nettes de la vertu, si ces idées n’étoient point une acquisition, les hommes eussent-ils jadis immolé des victimes humaines à des dieux qu’ils