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DE L’HOMME,

des lois les plus sages : leur perfection n’a d’autres bornes que les bornes mêmes de son esprit.

Mais, quant à l’objet qu’elles se proposent, pourquoi les lois monastiques sont-elles les moins imparfaites ? C’est que le fondateur d’un ordre religieux est dans la position du fondateur d’une colonie. Un Ignace, en traçant dans le silence et la retraite le plan de sa regle, n’a point encore à ménager les goûts et les opinions de ses sujets futures. Sa regle faite, son ordre approuvé, il est entouré de novices d’autant plus soumis à cette relgle, qu’ils l’ont volontairement embrassée, et qu’ils ont par conséquent approuvé les moyens par lesquels ils sont contraints à l’observer. Faut-il donc s’étonner si, dans leur genre, de telles législations sont plus parfaites que celles d’aucune nation ?