Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
SECTION VII, CHAP. II.

réel, et le bien imaginaire. De quelle utilité, en effet, peuvent-elles être ? Leurs préceptes sont ou contraires ou conformes à la loi naturelle, c’est-à-dire à celle que la raison perfectionnée dicte aux sociétés pour leur plus grand bonheur. Dans le premier cas, il faut rejeter les préceptes de cette religion comme contraires au bien public ; dans le second, il faut les admettre : mais alors que sert une religion qui n’enseigne rien que l’esprit et le bon sens n’enseignent sans elle ?

Du moins, dira-t-on, les préceptes de la raison, consacrées par une révélation, en paroissent plus respectables. Oui, dans un premier moment de ferveur. Alors des maximes crues vraies parcequ’on les croit révélées agissent plus fortement sur les imaginations. Mais cet enthousiasme est bientôt dissipé.