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SECTION VII, CHAP. II.

eux, ce n’est point en Dieu, que l’on croit. Ils peuvent en son nom ordonner la violation de toute loi contraire à leurs intérêts, et la destruction de toute autorité rebelle à leurs décisions.

L’esprit religieux, par cette raison, fut toujours incompatible avec l’esprit législatif, et le prêtre toujours l’ennemi du magistrat. Le premier institua les lois canoniques ; le second, les lois politiques. L’esprit de domination et de mensonge présida à la confection des premieres : elles furent funestes à l’univers. L’esprit de justice et de vérité présida plus ou moins à la confection des secondes : elles furent en

    haine de l’autorité spirituelle pour la temporelle. Si le sacerdoce paroît quelquefois la respecter dans les rois, c’est lorsqu’ils lui sont soumis, et que par eux il commande aux lois.