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SECTION VII, CHAP. I.

Depuis l’établissement du christianisme dans les monarchies de l’Europe, si les souverains n’ont été ni plus vaillants ni plus éclairés, si les peuples n’ont été ni plus instruits ni plus humains, si le nombre des patriotes ne s’est nulle part multiplié ; quel bien font donc les religions ? Sous quel prétexte le magistrat tourmenteroit-il l’incrédule(3), égorgeroit-il l’hérétique(4) ? Pourquoi mettre tant d’importance à la croyance de certaines révélations toujours contestées, souvent si contestables, lorsqu’on en met si peu à la moralité des actions humaines.

Que nous apprend l’histoire des religions ? Qu’elles ont par-tout allumé les flambeaux de l’intolérance, jonché les plaines de cadavres, abreuvé les campagnes de sang, embrasé les villes, dévasté les empires, mais