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SECTION VII, CHAP. I.

richesses de l’empire. Constantinople devint le cloaque de tous les vices au moment même de l’établissement de la religion chrétienne. Son culte ne changea point les mœurs des souverains. Leur piété ne les rendit pas meilleurs. Les rois les plus chrétiens ne furent pas les plus grands des rois. Peu d’entre eux montrerent sur le trône les vertus des Tite, des Trajan, des Antonin. Quel prince dévot leur fut comparable ? Ce que je dis des monarques je le dis des nations. Le pieux Portugais, si ignorant et si crédule, n’est ni plus vertueux ni plus humain que le peuple moins crédule et plus tolérant des Anglais.

L’intolérance religieuse est fille de l’ambition sacerdotale et de la stupide crédulité. Elle n’améliorera jamais les hommes. Avoir recours à la superstition, à la crédulité, et au fana-