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DE L’HOMME,

intéressés à propager cette opinion, l’ont publiés sans la croire. Le commun des hommes l’a crue sans l’examiner. Cette erreur, une fois annoncée, a presque par-tout été reçue comme une vérité constante. Cependant l’expérience et l’histoire nous apprennent que la prospérité des peuples dépend, non de la pureté de leur culte, mais de l’excellence de leur législation. Qu’importe en effet leur croyance ? Celle des Juifs étoit pure, et les Juifs étoient la lie des nations. On ne les compara jamais ni aux Égyptiens ni aux anciens Perses.

Ce fut sous Constantin que la religion chrétienne devint la religion dominante. Elle ne rendit cependant point les Romains à leurs premieres vertus. On ne vit point alors de Décius se dévouer pour la patrie, et de Fabricius préférer sept acres de terre aux