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NOTES DE LA SECTION VI.

propriété d’autrui, qui chez tous les peuples féconde les germes de la vertu, de la justice, et du bonheur. C’est donc la cause productrice d’un certain luxe qu’il faut rapporter presque toutes les calamités qu’on lui impute.

(14) Les courtisans, dit-on, se modelent sur le prince. Méprise-t-il le luxe et la mollesse ? l’un et l’autre disparoissent. Oui, pour le moment. Mais, pour opérer un changement durable dans les mœurs d’un peuple, ce n’est pas assez de l’exemple ou de l’ordre du souverain : cet ordre ne transforme pas un peuple de Sybarites en un peuple robuste, laborieux, et vaillant. C’est l’œuvre des lois.

(15) Dans un pays libre, la réunion des richesses nationales en un certain nombre de mains se fait lentement : c’est l’œuvre des siecles ; mais, à mesure qu’elle se fait, le gouvernement tend au pouvoir arbitraire, par conséquent à sa dissolution.

L’état de république est l’âge viril d’un