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DE L’HOMME.

l’entretien et à l’amusement particulier du souverain ; mais l’autre doit être en entier appliquée aux besoins de l’état. Si le prince est propriétaire de la premiere partie, il n’est qu’administrateur de la seconde : il peut être libéral de l’une, il doit être économe de l’autre. Le trésor public est un dépôt entre les mains du souverain. « Je me croirois indigne du trône, disoit un grand prince, si, dépositaire de la recette des impôts, j’en distrayois une seule pension pour enrichir un favori ou un délateur ». Tibere lui-même répétoit souvent à ses favoris : « Je me garderai bien de toucher au trésor public. Si je l’épuisois en folles dépenses, il faudroit le remplir, et pour cet effet avoir recours à des moyens injustes ; le trône en seroit ébranlé. »

(13) À quel signe reconnoît-on le luxe vraiment nuisible ? À l’espece de marchandises étalées sur les boutiques. Plus ces marchandises sont riches, moins il