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NOTES DE LA SECTION VI.

quent, n’est point en lui-même un mal.

(7) On peut, au nombre et sur-tout à l’espece de manufactures d’un pays, juger de la maniere dont les richesses y sont réparties. Tous les citoyens y sont-ils aisés ? tous veulent être bien vêtus. Il s’y établit en conséquence un grand nombre de manufactures ni trop fines ni trop grossieres. Les étoffes en sont solides, durables, et bien frappées, parceque les citoyens sont pourvus de l’argent nécessaire pour se vêtir, mais non pour changer souvent d’habits. L’argent d’un royaume est-il au contraire rassemblé dans un petit nombre de mains ? la plupart des citoyens languissent dans la misere. L’indigent ne s’habille point, et plusieurs des manufactures dont nous venons de parler tombent. Que substitue-t-on à ces établissements ? Quelques manufactures d’étoffes riches, brillantes, et peu durables, parceque l’opulence, honteuse d’user