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NOTES DE LA SECTION VI.

cher à son peuple, doit à jamais le rendre respectable à l’humanité.

(5) Dans les siecles héroïques, dans ceux des Hercule, des Thésée, des Fingal, c’étoit par le don d’un riche carquois, d’une épée bien trempée, ou d’une belle esclave, qu’on récompensoit les vertus des guerriers. Du temps de Manlius Capitolinus, c’étoit en agrandissant de deux acres les domaines d’un héros que la patrie s’acquittoit envers lui. La dîme d’une paroisse, aujourd’hui cédée au plus vil moine, eût donc jadis été la récompense d’un Scévola ou d’un Horace Coclès. Si c’est en argent qu’on paie aujourd’hui tous les services rendus à la patrie, c’est que l’argent est représentatif de ces anciens dons. L’amour des superfluités fut en tous les temps le moteur de l’homme. Mais quelle maniere d’administrer les dons de la reconnoissance publique ? et quelle espece de superfluités faut-il préférer pour en faire la récompense des talents et de la vertu ? C’est un