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conséquent l’augmentation des subsides, et qu’il donne enfin aux nations opulentes la facilité de contracter des dettes[1] dont elles ne peuvent en-

    par le feu, le naufrage ou le scorbut ; qu’enfin on y ajoute celui des matelots qui meurent pendant leur séjour à Saint-Domingue, ou par les maladies affectées à la température particuliere de ce climat, ou par les suites d’un libertinage toujours si dangereux en ce pays ; on conviendra qu’il n’arrive point de barrique de sucre en Europe qui ne soit teinte de sang humain. Or quel homme, à la vue des malheurs qu’occasionnent la culture et l’exportation de cette denrée, refuseroit de s’en priver, et ne renonceroit pas à un plaisir acheté par les larmes et la mort de tant de malheureux ? Détournons nos regards d’un spectacle si funeste, et qui fait tant de honte et d’horreur à l’humanité.

  1. La Hollande, l’Angleterre, la