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homme, que pour le priver, au déclin de l’accès, et de ces mêmes forces et de la vie.

Pour se convaincre de cette vérité, diront encore les mêmes philosophes, cherchons ce qui doit rendre une nation réellement respectable à ses voisins : c’est, sans contredit, le nombre, la vigueur de ses citoyens, leur attachement pour la patrie, et enfin leur courage et leur vertu.

Quant au nombre des citoyens, on sait que les pays de luxe ne sont pas les plus peuplés ; que, dans la même étendue de terrain cultivé, la Suisse peut compter plus d’habitants que l’Espagne, la France, et même l’Angleterre.

La consommation d’hommes, qu’occasionne nécessairement un grand commerce[1], n’est pas en ces pays

  1. Cette consommation d’hommes est