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heur d’un homme l’excellence plus ou moins grande de sa table ? Ne lui suffit-il pas d’attendre la faim, de pro-

    lation n’a souvent consisté qu’à faire concourir une infinité d’hommes au bonheur d’un petit nombre, à tenir pour cet effet la multitude dans l’oppression, et à violer envers elle tous les droits de l’humanité.

    Cependant le vrai esprit législatif ne devroit s’occuper que du bonheur général. Pour procurer ce bonheur aux hommes, peut-être faudroit-il les rapprocher de la vie de pasteur ; peut-être les découvertes en législation nous rameneront-elles à cet égard au point d’où l’on est d’abord parti. Non que je veuille décider une question si délicate, et qui exigeroit l’examen le plus profond ; mais j’avoue qu’il est bien étonnant que tant de formes différentes de gouvernement, établies du moins sous le prétexte du bien public, que tant de lois, tant de réglements, n’aient été chez la plupart des peuples que des instruments