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discours i, chap. i.

cune société, été portée au degré de perfection où maintenant elle est par-

    vêtus que nous par la nature, ont moins de besoins, et doivent par conséquent avoir moins d’invention. Si les animaux voraces ont en général plus d’esprit que les autres animaux, c’est que la faim, toujours inventive, a dû leur faire imaginer des ruses pour surprendre leur proie.

    4o Les animaux ne forment qu’une société fugitive devant l’homme, qui, par le secours des armes qu’il s’est forgées, s’est rendu redoutable au plus fort d’entre eux.

    L’homme est d’ailleurs l’animal le plus multiplié sur la terre : il naît, il vit dans tous les climats, lorsqu’une partie des autres animaux, tels que les lions, les éléphants et les rhinocéros, ne se trouve que sous certaine latitude.

    Or, plus l’espece d’un animal susceptible d’observation est multipliée, plus cette espece d’animal a d’idées et d’esprit.

    Mais, dira-t-on, pourquoi les singes,