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Ailleurs encore :

« Monte contre mon peuple, combattant d’Assyrie : conduis-le dans la terre de captivité.

« Assur, dit l’Éternel, par la bouche d’Isaïe, Assur ne s’aperçoit pas qu’il n’est que l’instrument de ma colère. »

Ainsi vont les hommes, sans savoir où, fiers de se conduire, et ne se doutant pas qu’ils sont conduits. Ce qu’ils appellent leur indépendance, c’est l’ignorance où ils sont du bras qui les dirige. Leur orgueil vient de ce qu’ils ignorent, et leur ignorance vient de leur orgueil. Pendant qu’ils tournent dans ce cercle, faisant ce qu’ils veulent, car ils sont libres, faisant aussi ce que Dieu veut, car ils se meuvent dans l’intérieur de ses desseins, ils exécutent librement ses plans qu’ils ne connaissent pas.

Chaque roi d’Assyrie est un fléau pour ses voisins. Pas une ne manque à son labeur.

Tout à coup Jonas menace, Ninive fait pénitence, et du haut des cieux tombe, avec la miséricorde, une des plus belles leçons qu’ait entendues la terre. Le roi de Ninive est descendu de son trône, il a déposé la pourpre, il s’est assis dans la cendre, tout orgueil s’est prosterné dans la cité coupable, et d’ailleurs le regard de Jéhovah rencontre là des enfants, des animaux. La prophétie vraie ne s’accomplit pas. Ne voyant plus que la faiblesse, Dieu a cédé. Les larmes ont vaincu, dans sa volonté dite, dans sa parole donnée,