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strophe qu’elle amenait, car elle écrivit sur le tombeau du roi :

« Passant, sache que tu es né mortel ; ouvre donc ton âme à la volupté, réjouis-toi dans les festins, car le plaisir finit avec la vie. »

Dans la paix, Ninive eut un grand rôle. Elle perça les grands canaux qui remplacent la pluie dans ces contrées, elle coupa les chaînes de montagnes, combla les précipices, ouvrit la route des Indes, fonda des villes, distribua l’aisance et la vie. Quand elle eut dompté par l’industrie le globe terrestre, elle leva la tête, et du haut de la tour de Babel, regarda les astres : elle ouvrit aux Égyptiens, aux Chinois, aux Arabes, aux Indiens, la route de l’astronomie. Dès qu’il a terminé son œuvre pacifique, le Chaldéen prend les armes et entreprend son second travail : il va châtier tour à tour les nations païennes et la Judée prévaricatrice, en attendant son propre châtiment.

« Le Chaldéen, dit le prophète, accomplira vos justices, ô mon Dieu ; vous ne l’avez rendu fort que pour passer ailleurs.

« J’amènerai à Tyr Nabuchodonosor, roi de Babylone, avec des cavaliers, des bataillons et une formidable armée. Je livrerai à Nabuchodonosor, roi de Babylone, l’Égypte : il en fera sa proie, elle sera le prix de sa fidélité à exécuter mes ordres contre Tyr. J’anéantirai cette multitude d’hommes qui est dans l’Égypte par le bras de l’Assyrien. »