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sion. Par là elle nie sa raison d’être. Il ne lui reste plus, pour périr, qu’à jeter sur ses richesses, enlevées à Dieu, le regard de l’orgueil. Aussi elle le fait : car elle va périr. Elle s’écrie :

« Je suis une divinité, je suis assise sur le trône de l’Éternel, au milieu de la mer. Nul secret n’est caché pour moi. Par ma sagesse, j’ai créé ma force ; par mon intelligence, j’ai amassé l’or et l’argent de mes trésors ; par mon habileté, j’ai accru ma puissance »

Quand l’orgueil éclate, les temps sont venus. Alexandre n’est pas loin. La main qui avait suscité Cyrus réveille au fond de l’Europe le roi de Macédoine. Le siège semble impossible, il est impossible même. Qu’importe ! Tyr a souillé la main qui avait aidé Dieu. Alexandre ne se rebute pas. La capitale de la Phénicie est livrée aux flammes, Sidon brûle de son côté ! Le roi de Macédoine vend les cendres de cet immense bûcher plein d’or et d’argent.

Et quelques pauvres pêcheurs font sécher leurs filets sur l’emplacement géographique qu’occupaient Sidon et Tyr.

L’Histoire qui admirait la Phénicie, quand la Phénicie ornait le temple et le palais de Salomon, ne se retourne même pas pour regarder ses ruines. L’Histoire laisse les morts ensevelir leurs morts : elle passe, elle va à Jésus-Christ.

Voici venir I’ Assyrie.

Assur bâtit Ninive ; Nemrod bâtit Baby-