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COUP D’ŒIL SUR L’HISTOIRE



L’histoire est, pour l’humanité, une gloire récente ; il y a peu de temps qu’elle est née. Pendant des siècles elle a été insignifiante, ensuite elle est devenue menteuse, sans cesser d’être insignifiante. Tantôt elle a oublié la vérité, tantôt elle a conspiré contre elle. Il était réservé au dix-neuvième siècle de convertir les annales de l’homme. L’humanité, quand elle ne repousse pas entièrement Jésus-Christ, garde souvent la tentation de le repousser à demi. Quand elle lui fait une place, elle craint de lui faire une trop grande place ; quand elle le respecte dans le tabernacle, elle semble lui dire : Garde ton Église, laisse-moi la science, la vie, l’air ; laisse-moi l’histoire, toutes ces choses ne te regardent pas.

L’humanité est tentée de croire que Jésus-Christ est étranger à l’ordre naturel, et qu’il doit lui suffire que sa volonté soit faite au ciel.

Le dix-neuvième siècle, qui vise toujours au cœur des choses, s’est souvenu, tantôt pour blasphémer, tantôt pour adorer, que Jésus de Nazareth est le centre de l’histoire.

Il est impossible, en effet, de regarder quelque part et de ne pas le rencontrer.

Quiconque a voyagé, quiconque s’est pro-