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Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.

Mais les larmes sont un cri qui appelle, et le cri qui reste sans réponse se fatigue et s’arrête. Après avoir cherché longtemps, l’homme qui ne trouve pas, s’assied sur la pierre.

L’homme de 1830, s’étant assis sur la pierre, est devenu l’homme de 1850, qui retourne à une forme plus calme de l’ennui. Ses cris n’ont pas été entendus. Le voilà désillusionné. Depuis quelque temps, chez les jeunes gens, l’illusion a pris la forme de la désillusion. Dans cet état, plus ridicule et plus bas que l’état précédent, on croit que la vérité est glaciale, et que l’enthousiasme est le partage de l’erreur ; mais, comme on aime l’erreur, on lui donne un nom qu’on croit joli, on l’appelle illusion. L’homme de 1830 se livrait à ses illusions ; mais il aimait le genre échevelé. Le même homme, en 1850, a renoncé à ses illusions, mais il les regrette ; il s’est rangé, et il s’ennuie. Voici comment certains hommes conçoivent la conversion. Ils croient que la conversion, c’est le refroidissement. Ils croient que les jeunes gens doivent jeter leur feu, pendant un certain temps, mais qu’à un autre âge, il est temps de se convertir, c’est-à-dire de s’ennuyer suivant certaines règles. Ils ne s’aperçoivent pas que le contraire est vrai exactement. Se convertir, c’est se tourner vers le Dieu qui est un feu dévorant. Se convertir, c’est s’associer au transport des joies.

Se convertir, c’est se tourner vers l’amour,