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comme dans la folie, la conciliation des contradictions. Seulement, ceux qui s’assimilent l’absurde et l’orgueil, se les assimilent suivant la nature, la portée, le caractère, les habitudes de leur intelligence.

Mais au dix-neuvième siècle, l’effort de l’erreur est le même sur tous les terrains. Elle veut concilier ce qui est inconciliable, et tenter l’accord, au sein de l’absurde.

Plusieurs jouent sur l’herbe glissante, au bord du précipice où gît le cadavre d’Hegel.

Plusieurs ressemblent à Hegel, comme l’homme qui tombe dans un trou ressemble à l’homme qui tombe dans un abîme.

L’esprit d’erreur, en essayant de concilier l’inconciliable, essaye d’obscurcir les questions. Tel se donne pour chrétien, qui voudrait concilier avec le christianisme la négation totale ou partielle de la doctrine chrétienne. De là, la confusion.

Les malentendus de la parole humaine construisent la tour de Babel, et Babel ne sauve personne d’aucune inondation.

Mais, ô langues de feu ! ô joie brûlante du Saint-Esprit ! ouvrons portes et fenêtres ! J’entends un son dans l’air ! Au charivari de Babel, Dieu oppose son harmonie ! Ouvrons portes et fenêtres ! j’entends dans l’air la musique que fait l’Église : ce sont les cloches de la Pentecôte !