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mer Dieu, l’autre pour le nier ? Si vous leur posez la question en théorie, ils répondront : pas précisément.

Mais si vous la leur posez en pratique, ils répondront pratiquement : si l’on veut.

Vous croyez peut-être que j’exagère, je traduis seulement.

Ce qu’il a de hideux, c’est qu’au lieu d’apporter le ridicule à ceux qui l’exploitent, ce non-sens, proposé par eux à petite dose et d’un air froid, leur donne une réputation l’homme sage et modéré.

Celui qui répondrait carrément oui et non à toutes les questions qu’on lui poserait, passerait à bon droit pour un fou. Mais celui qui, après avoir à peu près dit oui, dit ensuite à peu près non, et nie avec prudence ce qu’il vient d’affirmer avec réserve, celui-là passe pour un homme sage.

Contredisez vos paroles, brusquement et précipitamment, sans dissimuler vos contradictions, vous passez pour un fou.

Contredisez vos paroles d’un air mesuré, lentement, gravement, posément, et dissimulez vos contradictions derrière quelques si l’on veut, vous passez pour un sage.

Il semble voir une académie de médecine qui féliciterait le choléra d’avoir affranchi l’homme de la santé et d’avoir complété, par une diversion, son état physiologique.

Croire que la vérité a besoin d’être complétée par son contraire ;

Croire que l’erreur, légitime comme la vé-