Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un homme s’est rencontré, comme parlait Bossuet. Il fut donné à celui-ci de tromper les intelligences, et de se prévaloir contre les lois mêmes de la pensée.

L’intelligence, qui se sert d’elle-même pour nier le vrai, se tourne contre Dieu. Mais il semble que Hegel soit l’exemple et le type du retournement. Placé en face, du problème, il ne l’a évité, ni amoindri ; il l’a retourné. Il a fait directement le contraire de l’œuvre. Il a condensé les ténèbres.

Hegel est le prince de ce siècle. Depuis qu’il a parlé, tous les ennemis de la lumière répètent sa parole, chacun à sa manière. C’est lui qui a informé la négation actuelle du monde.

Or croyez-vous que Hegel, pour avoir entraîné le siècle, ait parlé un langage populaire ?

Le contraire est arrivé Hegel a parlé une langue métaphysique, une langue hérissée, inflexible, barbare, illisible pour les Français.

Si j’essayais de vous faire connaître sa théorie de l’essence et de la limite, sa théorie de l’équation, sa théorie de l’identité, vous tourneriez probablement la page de ce livre, afin de rentrer dans le domaine de la parole ordinaire, et vous diriez :

« L’homme qui s’est trompé d’une façon si obscure, si étrange, si ennuyeuse pour la public, n’a dû tromper personne. L’homme qui songe si peu en écrivant, au plaisir de son