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rétrospectif. Ce regard profond, admirateur, universel, va chercher partout, dans le présent, dans l’ordre visible et dans l’ordre invisible, dans l’ordre naturel et dans l’ordre surnaturel, dans la création, dans la rédemption, dans la vie des saints, dans la vie des hommes, dans la vie de tout ce qui vit, tous les dons du créateur reçus par la créature ; ce regard pénètre, embrasse et résume, autant que possible, tout ce que nous tenons de Dieu, tout ce que Dieu a donné à la créature. Ce regard, dans son voyage immense, devrait faire jusqu’à une descente aux enfers, afin de se rappeler les grâces autrefois faites aux démons et aux maudits, les grâces refusées, et de les recueillir dans son butin. Imaginez l’homme dont je parle, revenant à Dieu après cette excursion et lui jetant à la face toute la reconnaissance de l’univers avec ce cri : Oui, Seigneur, cela est bien ! Imaginez cet homme pliant sous le fardeau des richesses qu’il contemple, réduit par ce poids glorieux à la taille d’un enfant, portant joyeusement sa corbeille de fleurs, et ajoutant la splendeur de son humilité à celle de son trésor !

Voilà encore le sens du mot : Amen.

Au-dessus des voix humaines éclatent d’autres voix. L’Amen de la terre est l’accompagnement de l’Amen du ciel. Voici ce qu’a vu l’aigle de Pathmos :

Et omnes angeli stabant in circuitu throni, et seniorum et quatuor animalium, et cecide-