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dans un état de dépendance de Dieu, en lui exposant son besoin, c’est-à-dire en l’y remettant devant les yeux sans rien dire. Alors, comme la terre entr’ouverte et desséchée semble demander la pluie, seulement en exposant au ciel sa sécheresse, ainsi l’âme en exposant ses besoins à Dieu. Et c’est ce qu’à dit David : Mon âme, ô Seigneur, est devant vous, comme une terre desséchée[1], Seigneur, je n’ai pas besoin de vous prier, mon besoin vous prie, mon indigence vous prie ; ma nécessité vous prie. Tant que cette disposition dure, on prie sans prier ; tant qu’on demeure attentif à éviter tout ce qui nous met en péril, on prie sans prier, et Dieu entend ce langage : Ô Seigneur, devant qui je suis et à qui ma misère paraît tout entière, ayez-en pitié, et toutes les fois qu’elle paraîtra à vos yeux, ô Dieu très-bon ! qu’elle sollicite pour moi vos miséricordes ! Voilà une des manières de prier toujours et peut-être la plus efficace. »

Ainsi parlait l’évêque de Meaux.

Quelle parole que celle qui se dit avant et après la prière !

Amen ! est le résumé de ce que les puissances de l’âme humaine peuvent souhaiter de gloire à Dieu.

Voulez-vous entendre cette parole retentir dans les cieux ? Imaginez un homme qui lance sur l’histoire de l’humanité un regard

  1. Ps. CXLII, 6.