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Je me suis souvent transporté, par la pensée, près du bienheureux Hiérothée et près de saint Denys, pour célébrer comme je l’ai pu, à travers ces siècles qui voudraient nous séparer, les solennités de leurs augustes conversations. J’ai prêté l’oreille à travers l’histoire, pour tâcher de saisir leurs paroles dans l’air, j’ai voulu respirer leurs parfums. J’ai regardé sur le sable la trace des pas de saint Denys se rendant à Jérusalem. Saint Denys voulait voir, avant de mourir, sainte Marie mère de Dieu, la Femme revêtue du soleil et confiée à saint Jean. C’était saint Jean qui introduisait les fidèles en la présence de Marie. Saint Paul donna à saint Denys une lettre de recommandation et d’introduction.

Saint Denys, ayant en effet vu, de ses yeux, Marie la Sainte Vierge, écrivit à Saint Paul :

« Denys serviteur du Christ, au vase choisi du ciel, à Paul, mon précepteur et maître, salut.

« Je confesse devant nous, mon Seigneur et maître, devant la Majesté plus qu’angélique de la très sacrée mère de Notre-Seigneur le Christ-Jésus, laquelle je viens de contempler de mes propres regards mortels, devant la toute-puissance de Dieu, la bonté et la clémence du Sauveur qui m’a donné de contempler sa mère, que Jean, le sommet de l’Évangile et des prophètes, qui, enchaîné dans la captivité du corps, reluit déjà comme un soleil dans les cieux, m’ayant introduit dans la présence de la très liante Vierge, une splendeur