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tous ceux qui ont besoin de recevoir. La charité fait coup double.

Si je fais circuler le sang, c’est-à-dire la Parole, tous les membres du corps s’en trouveront bien : la tête, le cœur, les mains et les pieds.

La charité dont je parle, c’est cette charité intellectuelle et intelligente qui part de l’âme et va à l’âme.

Pourquoi celle charité sublime est-elle négligée de quelques hommes consciencieux ?

C’est que ces hommes consciencieux craignent de faire le mal, mais il ne craignent pas d’omettre le bien.

Ils craignent de pécher par actions ; ils ne craignent pas de pêcher par omissions.

Ils s’abstiennent des choses défendues ; ils ne se portent pas vers les choses recommandées.

Il faut aimer de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit.

Je ne sais s’ils aiment de tout leur cœur et de toute leur âme, admettons-le, si vous voulez.

Mais ils n’aiment pas de tout leur esprit.

L’esprit, c’est ce qui cherche, c’est ce qui devine, c’est ce qui distingue, c’est le glaive de la charité.

L’esprit, c’est ce qui discerne le bien du mal ; l’esprit, c’est ce qui distingue un homme d’un autre homme. L’esprit, c’est celui qui scrute et qui explore, c’est celui qui voit le fond. C’est celui qui, percevant un homme