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Si vous l’aviez écouté avec bonté, il vous eût écouté avec reconnaissance. Vous auriez profité de sa jeunesse ; lui, de votre sagesse.

Car chacun a besoin de tous, et il suffirait peut-être, pour obtenir des secours énormes, de vouloir bien en donner.

Dans l’éducation, dans la discussion, dans la science, dans la critique, dans la vie publique, dans la vie privée, partout, partout, se remarque la même loi :

La terre est couverte de ruines, et c’est l’esprit de contradiction qui les a faites.

C’est l’esprit de contradiction qui arme le fils contre le père, l’ami contre l’ami.

Sainte Madeleine de Pazzi avait adopté ceci pour règle de vie :

Ne jamais rien refuser à personne, quand l’impossibilité d’accorder n’est pas une impossibilité absolue.

Voilà l’esprit opposé à l’esprit de contradiction.

L’expérience des siècles apprend que l’homme a besoin de consolation d’abord, d’enseignement ensuite.

Et il n’entend l’enseignement que quand il a reçu la consolation. L’esprit de contradiction viole cette loi.

Il veut parler d’abord de la chose irritante : il met en avant d’abord l’obstacle. Il débute par le reproche. Il irrite, avant d’apaiser. C’est pourquoi son enseignement est stérile et fatal, eût-il cent fois raison.

L’autre esprit, l’esprit de lumière, enseigne