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Cette chose unique, c’est l’ironie.

Vous avez un antagoniste : moquez-vous de son point de vue. Jamais il n’entrera dans le vôtre. Jamais. Voilà un homme à qui vous fermez les sources de la vie.

Le P. Faber dit encore que si tout à coup un homme regardait avec amitié les autres hommes, et envisageait leur conduite avec l’interprétation favorable, cet homme changerait d’existence aussi complètement que s’il était tout à coup transporté dans une nouvelle planète.

Cet homme aurait tout à coup une puissance de persuasion qui étonnerait lui-même et les autres, parce qu’il aurait l’esprit contraire à l’esprit de contradiction.

L’esprit de contradiction peut être un instinct.

Il peut être aussi un système. Dans les deux cas, il donne la mort.

Vous parlez à un jeune homme qu’une générosité mal dirigée va entraîner dans de grand périls Choquez cette générosité, heurtez-la, traitez-la légèrement.

Il n’écoutera plus rien ; vous aurez perdu sa confiance, il vous traitera désormais en ennemi, et peut-être ira se perdre loin de vous. Comme vous avez paru mépriser son point de vue, il méprisera le vôtre. Vous aviez besoin de sa confiance ; il avait besoin de votre expérience.

L’esprit de contradiction vous a perdu tous deux.