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« Oui, l’éternité et le temps procèdent de lui, et, principe sans commencement, il a créé les êtres, quels qu’ils soient, et la durée qui mesure leur existence. Tout participe de lui, et rien ne lui demeure étranger. Il est antérieur à tout, et tout subsiste en lui. En un mot, c’est en Celui qui précède l’être, que toute chose, quelle qu’elle soit, existe, se conçoit, et se maintient. L’être apparaît, comme la participation radicale, fondement de toutes les autres ; on comprend, en effet, que l’être en soi a la priorité sur les autres dons accordés aux créatures, sur la vie, la sagesse, la la ressemblance formelle avec la divinité ; et, de quelques perfections qu’elles soient ornées, l’être est la première participation qu’elles reçoivent. Il y a plus : ces participations, qui sont le fond des diverses substances, trouvent elles-mêmes leur fond dans la participation de l’être nécessaire, etc., etc. ».

Ce saint Denys, qui parlait de si haut, ne se considérait pourtant que comme un vulgarisateur. Il mettait à la portée de tous les secrets divins que lui avait livrés le bienheureux Hiérothée, Hiérothée son maître, le maître de saint Denys ! Hiérothée qui parla aux amis du Verbe fait chair, à l’heure où venait d’expirer, dans la paix suprême, sainte Marie, mère de Dieu, conçue sans péché.

Toute parole, dit saint Denys, vient mal après celle d’Hiérothée. Et il s’excuse d’écrire ! Il y a quelque chose de touchant et de sublime dans cette excuse. C’est la naïveté de la