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de repos. Prière inutile ! le luxe extérieur poursuit son exhibition impitoyable.

Hoffmann, lui, n’est pas féerique. Ses drames se passent en ce monde. Seulement ce monde est vu à la lueur qui éclaire les rêves. Le monde où vit Hoffmann est pénétré, imprégné de fantômes : les phénomènes de ses drames apparaissent sur terre, mais l’action véritable se passe chez les esprits d’en bas Sa conversation est en enfer.

Hoffmann est tellement fantastique, que, même si ses contes ne le sont pas quant au corps du récit, quant aux faits, quant aux choses montrées, ils le sont quant à l’intention, quant à l’impression, quant à la terreur. La parole de cet homme fait illusion.

Nous croyons toujours voir dans les faits qu’il présente cette peur fantastique qui est dans son âme. Le Majorat ressemble à une affreuse mystification.

On dirait que la scène se passe dans un abîme. Vous étouffez, dans ce récit comme par un temps d’orage ; le monde inférieur pèse sur vous. Un tonnerre inconnu gronde dans cette création vraiment extraordinaire. Mais si vous voulez secouer le linceul qu’a posé sur vous la main froide et brûlante, la main fiévreuse d’Hoffmann ; si vous voulez regarder les faits, et les interroger en eux-mêmes, vous découvrez au fond une histoire vulgaire de somnambulisme.

Le fantastique vous échappe, et pourtant vous le sentez. Il vous fuit, mais au même