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Et ailleurs (j’emprunte toujours l’admirable traduction de Mgr Darboy) :

« Nous ambitionnons d’entrer dans cette obscurité translumineuse, et de voir et de connaître précisément, par l’effet de notre aveuglement et de notre ignorance mystique, Celui qui échappe à toute contemplation et à toute connaissance. Car, c’est véritablement voir et connaître, c’est louer l’Infini d’une manière suréminente, de dire qu’il n’est rien de ce qui existe (d’après nos conceptions de l’existence).

« Ainsi celui qui façonne la matière brute en une noble image, enlève les parties extérieures qui dérobaient la vue des formes internes, et dégage la beauté latente par le seul fait de ce retranchement. »

Et ailleurs :

« Les ténèbres se dissipent devant la lumière, surtout devant une abondante lumière : l’ignorance se corrige par les connaissances, surtout par des connaissances variées. Il n’en est point ainsi de l’ignorance mystique, qui n’est point une privation, mais une supériorité de science… Et si, en voyant Dieu, on comprend ce qu’on voit, ce n’est pas Dieu qu’on a contemplé, mais bien quelqu’une des choses qui sont de lui, et que nous pouvons connaître. Et cette absolue et heureuse ignorance constitue précisément la science de celui qui surpasse tous les objets de la science humaine. »

Et ailleurs :