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inspirait la passion du jeu, au lieu de la détruire, parce que l’esprit qui l’anime est l’esprit de la passion, et non pas l’esprit de la paix. Ce qui détermine l’impression morale d’une œuvre, ce n’est pas toujours la conclusion logique qui sort d’elle : c’est le parfum que son esprit dégage. Or l’instinct d’Hoffmann, sa conclusion, sa croyance, c’est le désespoir, et le désespoir, quoi qu’il dise, ment toujours, il ment nécessairement, il ment essentiellement.

Hoffmann représente, à lui seul, un genre, le conte fantastique. Ses terreurs et ses ironies contiennent le genre fantastique. Pour caractériser Hoffmann, il faut caractériser le fantastique.

En un mot, le Fantastique est la parodie du Symbolisme. Mais cette phrase est beaucoup trop courte pour être claire, et il faut l’expliquer.

Le monde visible cache et découvre à la fois, comme un miroir et comme une énigme, le monde invisible.

Le symbolisme est l’expression de cette pensée.

Le fantastique, parodie du symbolisme, donne au monde visible, comme principe, comme fin, comme raison d’être et comme terme, le monde invisible, mais le monde invisible d’en bas.

Dans le drame d’Hoffmann, la toute-puissance appartient aux esprits d’en bas, et cette