Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


HOFFMANN



Hoffmann eût vu loin, s’il eût vu juste.

Enfant perdu du désir et de l’ignorance, il représente une des faces de ce XIXe siècle, ardent et égaré, qui, à cause de son égarement, ne sait que faire de son ardeur. Hoffmann occupe une place dans l’ignorance, dans l’angoisse, dans l’aspiration, dans la folie contemporaines. Aspiration et folie ! Comment ai-je permis à ces deux mots de s’associer ? La vie d’Hoffmann, son âme, son œuvre, tout Hoffmann, enfin nous expliquera d’une manière déplorablement satisfaisante la phrase que je viens d’écrire.

Et d’abord, Ernest-Théodore-Guillaume Hoffmann appartient au XIXe siècle, parce qu’il a beaucoup désiré. Le désir est un fait qui donne le droit de prendre place parmi nos contemporains. Mais, comme son désir est particulièrement malade, il a droit à des égards, à des soins, à des commisérations particulières. Hoffmann semble être lui-même un personnage fantastique. On dirait que sa personne est l’invasion du rêve sur le théâtre de la vie.

Ce qui caractérisait le XIXe siècle, c’était le désir de reprendre, de renouer les relations