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aux autres la direction du regard de saint Denys. Sous ce regard, je l’espère, je vais copier ces lignes ; elles dérangeront peut-être les habitudes de plusieurs, et sembleront bizarres ; mais je me soucie fort peu de cette crainte :

« Trinité supra essentielle, très divine, souverainement bonne, guide des chrétiens dans la sagesse sacrée, conduisez-nous à cette sublime hauteur des Écritures, qui échappe à toute démonstration et surpasse toute lumière. Là, sans voile, en eux-mêmes et dans leur immutabilité, les mystères de la théologie apparaissent parmi l’obscurité très lumineuse d’un silence plein d’enseignements profonds : obscurité merveilleuse qui rayonne, en splendides éclairs, et qui, ne pouvant être ni vue ni saisie, inonde, de la beauté de ses feux, les esprits saintement aveuglés. Telle est la prière que je fais.

« Pour vous, ô bienheureux Timothée, exercez-vous sans relâche aux contemplations mystiques ; laissez de côté les sens et les opérations de l’entendement, tout ce qui est matériel et intellectuel, toutes les choses qui sont et celles qui ne sont pas, et d’un essor surnaturel, allez vous unir, aussi intimement qu’il est possible, à Celui qui est élevé par delà toute essence et toute notion. Car, c’est par ce sincère, spontané et total abandon de vous-même, et de toutes choses, que, libre et dégagé d’entraves, vous vous précipiterez dans l’éclat mystérieux de la divine obscurité. »