Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jouer), le drame dont sa vie fut la parodie ?

C’est encore à lui que je vais m’adresser puni lui demander le secret de son cœur, si son cœur eût été pur. Mais je suis obligé de demander à l’enfant le secret de l’homme, car l’homme l’a oublié : c’est à Gœthe âgé de sept ans que je vais demander le vrai nom de son âme. Écoutez-le !

« Mon intention, dit-il, s’était particulièrement fixée sur notre premier article de foi. Dieu, cette union intime avec la nature qu’il chérit comme son ouvrage, me paraissait bien ce même Dieu qui se plaît à entretenir des rapports habituels avec l’homme. Pourquoi, en effet, cet être tout-puissant ne s’occuperait-il pas de nous tout aussi bien que du mouvement des astres, qui règle l’ordre des jours et des saisons, que des bois, des plantes et des animaux ? Des passages de l’Évangile s’expriment à ce sujet d’une manière positive.

« Ne pouvant me figurer cet être suprême, je le cherchai dans ses œuvres, et je voulus, à la manière des patriarches, lui ériger un autel. Les productions de la nature devaient me servir à représenter l’âme de l’homme s’élevant vers son Créateur. Je choisis donc les objets les plus précieux dans la collection des raretés naturelles que j’avais sous la main. La difficulté était de les disposer de manière à en former un petit édifice. Mon père avait un beau pupitre à musique en laque rouge, orné de fleur d’or en forme de pyramide, à quatre