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plupart de ces symboles et en n’admettant que le plus petit nombre ? L’indifférence à l’égard d’un seul était-elle un bon moyen de nous accoutumer à respecter la haute dignité des autres ? » Traduction de M. Aubert de Vitry.) Celle citation est précieuse. L’aveu de Gœthe est d’une haute portée. Voilà donc Gœthe, le plus protestant des hommes, avouant que le protestantisme sépare l’homme de Dieu, par l’atteinte qu’il porte aux sacrements catholiques ! Voilà Gœthe le plus isolé des hommes, avouant que l’homme ne doit pas penser à la religion seul et à part, c’est-à-dire réclamant la communion des saints qu’il déteste habituellement ! Voilà Gœthe qui, tout à l’heure, demandera une religion plus sublime et plus pure que la religion catholique, c’est-à-dire une religion dépourvue du culte extérieur, le voilà déclarant que le protestantisme a rompu l’harmonie, en détruisant dans l’âme le sens sacramentel ! Il me semble que la lecture de cette page peut être aux protestants d’une très grande utilité. La signature qu’elle porte n’est pas suspecte à leurs yeux. Le nom de Gœthe n’éveille pas dans leur esprit l’idée d’un fils de l’Église. Il me semble qu’ils sont obligés d’entendre avec attention l’aveu de leur propre cœur, quand cet aveu sort de la bouche de Gœthe.

Gœthe devait représenter la foi, c’est-à-dire l’harmonie. Il représente l’isolement, c’est-à-dire la contradiction. Pour chercher la raison profonde de sa chute, et la nature possible de