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déjà de la diminution progressive de ceux qui fréquentaient le temple et la sainte table ; examinons quelle était la cause de ce refroidissement.

« Il en est de la vie morale et religieuse comme de la vie physique et civile : l’homme n’agit pas volontiers impromptu. Ce qu’il fait, il doit être amené et en quelque sorte contraint à le faire par une série d’actes d’où résulte l’habitude. Ce qu’on veut lui faire aimer et pratiquer, il ne faut pas l’y laisser penser seul et à part. Les sacrements sont ce qu’il y a de plus élevé dans la religion. Ce sont les symboles sensibles d’une faveur, d’une grâce extraordinaire de la divinité. Le culte protestant a trop peu de sacrements. Il n’en a proprement qu’un, la communion, car on ne peut pas compter le baptême auquel celui qui le reçoit est toujours étranger. On ne le connaît qu’en le voyant administrer. Mais un sacrement tel que la communion ne peut rester isolé. Où est le chrétien capable de jouir pleinement des joies de la sainte table, si l’on a négligé de nourrir en lui le sens symbolique ou sacramentel, s’il n’est pas habitué à voir dans l’union de la religion interne du cœur avec la religion extérieure de l’Église un seul tout, une harmonie parfaite, un sacrement sublime et universel qui se divise en plusieurs symboles à chacun desquels il communique sa sainteté ?

« Le protestantisme n’a-t-il pas rompu cette harmonie en rejetant comme apocryphes la